Troubles du comportement : quelles solutions au blues de la ménopause ?
Synonyme de la fin de la période de fertilité, la ménopause se présente chez la majorité des femmes vers l’âge de 50 ans. Les symptômes de la ménopause ne se limitent pas aux bouffées de chaleur et aux sueurs nocturnes. Cette étape de la vie d’une femme comporte d’autres inconvénients, dont parfois un moral dans les chaussettes voire une dépression. Plongée au cœur des troubles de l’humeur de la ménopause.
Est-ce que la ménopause joue sur le moral ?
Contrairement aux idées parfois reçues, la ménopause n’induit aucune maladie psychiatrique ou psychologique au sens propre du terme. Toutefois, la ménopause est une période de fragilisation pour les femmes. Certains troubles se manifestent alors parfois dans cette étape de la vie.
En effet, le passage du cap de la ménopause met l’organisme à rude épreuve. D’une part, certains symptômes peuvent rendre la vie quotidienne pénible. Ils engendrent alors de la fatigue et un sentiment de mal-être. D’autre part, les femmes se voient privées, ou presque, des certaines hormones aux effets directs sur le bien-être.
Quels sont les troubles de l’humeur fréquents à la ménopause ?
S’il est souvent question de blues ou de dépression en parlant des sautes d’humeur de la ménopause, la réalité est plus nuancée. En effet, les femmes ménopausées, ou en passe de l’être, peuvent ressentir une variété assez large de « troubles de l’humeur » :
- anxiété ;
- irritabilité ;
- agressivité ;
- tristesse ;
- blues ;
- pessimisme ;
- dépression.
Les troubles de l’humeur à la ménopause, est-ce de la dépression ?
Pas forcément. Si le nombre de dépressions est plus élevé chez les femmes ménopausées, il n’est guère prudent de tirer des conclusions hâtives. En effet, la dépression est une maladie à part entière.
Au sens médical le plus strict, la dépression répond à des critères précis. Ces critères comprennent notamment une humeur durablement déréglée, sur une période de 15 jours minimum avec une altération de la vie quotidienne. Dans une partie significative des cas, on détermine aussi des envies suicidaires, un facteur de gravité supplémentaire.
Or, dans le blues de la ménopause, les instances médicales parlent plus facilement d’humeur maussade, de désintérêt pour les activités du quotidien ou encore de troubles du sommeil. Si ces symptômes doivent évidemment être pris en charge, ils ne correspondent pas, à ce stade, au tableau clinique de la dépression caractérisée.
Pourquoi souffrez-vous de troubles de l’humeur à la ménopause ?
Les troubles de l’humeur de la ménopause sont multifactoriels. C’est-à-dire qu’ils dépendent généralement de plusieurs facteurs liés à cette période de la vie.
En effet, le blues de la ménopause est influencé par 5 facteurs interdépendants :
- le mode de vie ;
- les changements physiques ;
- les dérèglements hormonaux ;
- les symptômes de la ménopause ressentis ;
- les troubles du sommeil.
Les conséquences de chacun de ces facteurs se mêlent dans un cocktail parfois détonnant pour les femmes qui les subissent. Chaque facteur influe sur les autres, ce qui rend difficile de cibler un seul coupable. Des symptômes comme la sécheresse vaginale et les douleurs articulaires sont, par exemple, des facteurs aggravants.
Les meilleures pratiques pour soulager les douleurs articulaires ménopausiques. Nos experts vous guident…
Quels sont les rôles des hormones dans l’humeur ?
Les œstrogènes et la progestérone sont souvent associés au cycle féminin. Et c’est vrai que ces hormones y participent grandement. Pourtant, elles ont également plusieurs rôles dans le contrôle de l’humeur. Aussi, leur raréfaction à la ménopause affecte le contrôle du bien-être. Zoom sur les hormones sexuelles.
Quels sont les rôles des œstrogènes sur l’humeur ?
Les œstrogènes sont les hormones féminines les plus connues. Ils ont un effet stimulant sur l’organisme. Ainsi, lorsque les œstrogènes sont en excès dans le corps, ils entraînent de la nervosité et des insomnies. A contrario, lorsqu’ils se raréfient, le manque laisse une certaine asthénie.
Quels sont les rôles de la progestérone sur l’humeur ?
La progestérone est à l’opposé des œstrogènes. Elle entraîne donc une forme de sédation du système nerveux. Elle est responsable d’une certaine sensation de bien-être. Lorsqu’elle se raréfie, en périménopause notamment, elle laisse les œstrogènes dominer. Cela se traduit donc naturellement par de la nervosité et des troubles du sommeil ;
Et les hormones androgènes ?
Les hormones androgènes sont assez peu présentes chez les femmes. Il n’y a donc pas de modification significative à la ménopause. Toutefois, comme leur taux baisse doucement à partir de 30 ans environ, il se peut que cela influe négativement sur la libido.
La fatigue est-elle la cause de la dépression à la ménopause ?
Bien souvent, une relation s’opère entre ménopause, fatigue et dépression. Pourtant, la fatigue de la ménopause n’est pas, à elle seule, responsable de la dépression. Cependant, les femmes les plus incommodées par les symptômes de la ménopause sont aussi celles qui sont les plus susceptibles de développer une fatigue extrême et une dépression. Toutefois, les deux symptômes ne sont pas liés.
Comment soigner les troubles de l’humeur de la ménopause ?
Les troubles de l’humeur de la ménopause peuvent se traiter. Dans un premier temps, les solutions naturelles peuvent prévenir et soulager. Si cela ne fonctionne pas, votre médecin peut recourir à des traitements médicamenteux.
Quelles solutions naturelles pour éviter les troubles de l’humeur à la ménopause ?
Pour éviter les troubles de l’humeur de la ménopause, l’hygiène de vie est un impondérable. Un sommeil de qualité en suffisance et une activité physique régulière diminuent le stress. Le magnésium, minéral de l’humeur par excellence, peut aider en cas de fatigue ou de baisse du moral. C’est également le cas des omégas-3. Enfin, certaines plantes comme le millepertuis sont reconnues pour leur effet antidépresseur.
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Quelles solutions médicamenteuses pour éviter les troubles de l’humeur à la ménopause ?
Dans les cas où une véritable dépression se déclare, votre médecin peut utiliser des antidépresseurs. Si c’est un tableau clinique plus global de ménopause, le traitement hormonal substitutif constitue aussi un recours possible. Votre gynécologue choisira en fonction de vos besoins et de votre état de santé.
Les sautes d’humeur de la ménopause concernent une grande majorité des femmes. Avec une bonne hygiène de vie, vous pouvez tout à fait les réduire. S’ils sont vraiment incommodants dans votre quotidien, votre médecin saura vous aiguiller pour éviter l’arrivée d’une dépression.