Relation entre la concentration de mélatonine et la perturbation de l’horloge biologique chez les mères en post-partum
Le rythme circadien, communément appelé « horloge interne » ou « horloge biologique » peut parfois être perturbé, et cela est étroitement lié aux troubles de l’humeur chez les travailleurs de nuit par exemple. On retrouve le même type de situation pour les mères en post-partum. En revanche, leur situation est très méconnue du fait de l’absence d’un marqueur de phase circadienne approprié dans le cadre clinique.
Une étude a tenté d’évaluer si la concentration de mélatonine salivaire au réveil pouvait alors avoir un lien avec une perturbation entre l’heure du réveil et le système d’horloge biologique, notamment pouvant être associé à une humeur dépressive chez certaines mères.
Ont été recruté 98 jeunes mères, un mois après leur accouchement, en bonne santé, qui étaient, au moment de l’étude, les principales dispensatrices de soins parentaux. Elles ont toutes rempli l’échelle de dépression postnatale d’Edimbourg et ont porté une montre d’actigraphie chez elle durant 3 jours consécutifs afin de déterminer les potentielles variables de sommeil nocturne. Durant les périodes de réveil, les chercheurs ont également collecté des échantillons de salive afin de doser la concentration de mélatonine.
Les résultats ont alors indiqué que les niveaux de mélatonine salivaire après 30 minutes de réveil avaient un lien avec le temps d’endormissement. En revanche, cela n’était pas corrélé au temps de sommeil décalé ou le temps total de sommeil.
6 mères qui avaient un score extrêmement bas à l’échelle de dépression postnatale d’Edimbourg (9 = valeur seuil pour les femmes japonaises à haut risque de dépression postnatale) avaient un niveau moyen de mélatonine durant les 3 jours (inférieur à 4 pg/ml ou supérieur à 16pg/ml). Les mères qui avaient un niveau de mélatonine supérieur à 16pg/ml avaient, en revanche, un temps d’endormissement plus tardif, et une durée de sommeil nocturne plus courte.
Il en a alors été conclu que les niveaux élevés/bas de mélatonine pouvaient permettre une prédiction significative des scores à l’échelle de dépression postnatale d’Edimbourg. Cela suggère donc que des niveaux élevés de mélatonine après 30 minutes de réveil pourraient indiquer un rythme circadien à retard de phase chez les mères en post-partum, mais aussi que des niveaux de mélatonine relativement plus élevés ou plus faibles pourraient être associés à une humeur dépressive accrue.
Références :
2021 Jun 8;1-12. doi: 10.1080/07420528.2021.1930028. Online ahead of print. – Naoko Kudo, Hitomi Shinohara, Satoko Kagabu, Hideya Kodama